Mon pauvre petit, ton chagrin...

(A Philippe L.)

 

Mon pauvre petit, ton chagrin

Tristement agite mon âme,

Je maudis ce collège infâme

De ces juges sans coeur ni crin.

Ils méconnaissent ta science

Et ne savent pas déceler

Ce que tu parais leur celer

Par ta modeste réticence.

Tes examens mon petit ange

Par devant moi Philippe Lange

Eut vu tous ses voeux exaucés

Et c'eut été saine justice

Car tous ces professeurs miteux

Impitoyables vaniteux,

De surcroît truffés de vices

Te connaissent moins bien que moi

Moi qui fus presque ta nourrice

Sèche, s'entend, mais "grand mama"

Je te parle comme je pense

Tu n'es pas un puits de science

Mais en sais bien suffisamment

Surtout pour ce premier diplôme.

 

 

 

 

BALLADE EN L'HONNEUR DE

BRUNO G.

 

Tant qu'il était dans le giron,

Hormis ses chocs et cabrioles,

On ignorait tout du lardon,

Petit fol ou petite folle ?

Il est né, flottez banderoles,

Et que fifres et tambourins

Fassent sauter nos farandoles !

C'est un fils, c'est Bruno Grassin.

 

Trop bien agrippé, ce fripon

Résistait au fond de sa taule,

Et l'on dût crocher le harpon

Pour extirper ce malvéole.

Heureusement le mal s'envole

Dés qu'apparaît le crapoussin,

Et puis, c'est là ce qui console :

C'est un fils, c'est Bruno Grassin.

 

La vie offre à ce moucheron

Son énigme, ses hyperboles

Ses labyrinthes, ses festons,

Ses cantiques, ses carmagnoles.

Y trouvera-t-il le Pactole ?

En fera-t-elle un capucin ?

Qu'importe, il remplira son rôle !

C'est un fils, c'est Bruno Grassin.

 

Envoi

 

Princesse, ton coeur caracole,

Sonnez cloches, vibrez buccins,

Que s'allument les girandoles

C'est un fils, c'est Bruno Grassin.

12 juin - 20 juin 1948

 

 

 

 

Au cours de l'été 1950, deux cousines sont nées, qui devaient,

de l'avis des meilleurs experts être deux garçons.

 

BRIGITTE L. (27 juillet)

 

D'un quatorzième rejeton

La Providence nous crédite,

Au temps où se fait la moisson,

D'un quatorzième rejeton !

Et de n'être pas un garçon

N'enlève rien à son mérite,

D'un quatorzième rejeton

La Providence nous crédite.

 

Chaque fois l'on fait un pari

Et le meilleur expert hésite.

Que sera ce petit chéri ?

Chaque fois l'on fait un pari !

On l'avait prénommé Henri,

Le Ciel dit : "ce sera Brigitte" !

Chaque fois l'on fait un pari

Et le meilleur expert hésite.

 

Ce n'est qu'entre deux solutions

Heureusement que l'on s'excite.

Faisons une supposition ;

Qu'entre plus de deux solutions

On ait à prendre position.

Quelles transes Dieu nous évite !

Ce n'est qu'entre deux solutions

Heureusement que l'on s'excite.

 

C'est pile ou face, impair ou pair,

Et la tentation ressuscite.

L'artilleur n'a-t-il pas du flair ?

C'est pile ou face, impair ou pair,

En aucun cas un pas de clerc,

Puisque c'est une réussite.

C'est pile ou face, impair ou pair,

Et la tentation ressuscite.

 

 

 

GENEVIEVE G. (20 août)

 

Geneviève, qui suit Bruno,

Alors qu'il est blond, sera brune,

Sera sans doute le pruneau

Après ce viril clair de lune.

Alors qu'il est blond, sera brune

Cette fille après ce garçon

Après ce viril clair de lune ;

Nouvelle et charmante moisson.

 

Cette fille après ce garçon,

Riant des augures, moqueuse,

Nouvelle et charmante moisson

Avant d'être femme, trompeuse,

Riant des augures, moqueuse

De leurs très sûres prévisions

Avant d'être femme, trompeuse,

Déçut toutes les prédictions.

 

De leurs très sûres prévisions

On ne croit plus rien, cette fille

Déçut toutes les prévisions.

Qu'importe puisqu'elle est gentille !

On ne croit plus rien, cette fille

Geneviève qui suit Bruno

(Qu'importe puisqu'elle est gentille)

Sera sans doute le pruneau.

J.L.

 

 

 

 

JEAN FRANCOIS GRASSIN

 

Des "Philippe Grassin" s'accrût le contingent

D'une unité, magnifique unité masculine,

Le mardi vingt quatre juin, et l'on devine,

Alors que s'éteignaient les feux de la Saint Jean

Qu'on ne pouvait songer en cette circonstance

A signer autrement que "Jean" cette naissance.

 

La tribu des Grassin est riche d'une fée

Dont nul jamais ne trouvera duplicata :

Le tout-petit le sait quand il s'écrit Ata !

Elle est unique et multiple comme Céphée.

Françoise est son vrai nom, ainsi va-t-il de soi

Que ce nouveau venu s'appelle aussi François !

 

Jeanne est encore prénom commun des deux grand'mères ;

En le prénommant Jean on ne pouvait mieux faire.

Un de ses quadraïeuls était François Auphan,

L'architecte : un destin s'ouvre pour cet enfant.

 

En souvenir enfin de cette vieille affaire

Que préside aujourd'hui Lange, l'autre grand père,

On a groupé ces noms, et ce numéro trois

Comme le père Cail s'appelle Jean-François.

 

 

 

 

 

Anne L.

 

Ma chère Catherine, mon cher Jacques

Félicitations. Voeux. Affectueuses accolades. Tendres pensées.

 

Brune, blonde ? que pèse-t-elle

Cette gentille demoiselle ?

Tient-elle du nord ? du midi ?

Son regard ? Timide ou hardi ?

Est-elle le portrait de la mère ?

Ou du père ? et son caractère ?

Calme ou sujet à soubresaut ?

Elle relève du Versaut,

Ayant frisé le Capricorne -

(Le vingt janvier en est la borne) -

Et son prénom ? eut-on le temps

De bien choisir : c'est important !

Mais le Versaut c'est l'abondance

Et puisqu'elle a connu la chance

De voir le jour aux U.S.A.

Alléluia ! Alléluia !

1° février 63

J.M.L.