Merci, mille fois, mon cher Paul...

Remerciements à Paul AUPHAN pour son livre dédicacé

"Histoire de la Méditerranée"

 

Merci, mille fois, mon cher Paul,

Avec toi j'ai fait le survol

De cette Méditerranée

Où roule notre Destinée.

J'ai lu ton livre avec plaisir.

Tu réveilles des souvenirs

Très élimés d'Histoire ancienne ;

Défaite ou victoire, ils reviennent,

S'accrochent, se soudent entr'eux

Dans un dessin harmonieux

Dont, avant toi, je crois, nul autre

Ne s'est fait le fier apôtre.

Les derniers mois ne sont pas beaux

De l'avenir que ne pas craindre

La flamme de notre flambeau,

Vacillante, parait s'éteindre.

Avons nous déclaré forfait ?

La mission qui nous incombait

Echouera-t-elle, et notre France

Perdra-t-elle toute espérance ?

Face au solide enchaînement

Et dans le vrai sens de l'Histoire

Ne penses-tu pas qu'il faut croire

A plus noble aboutissement ?

J. LANGE 1/2/1963

 

 

 

 

 

JONGLEUR PAOLO

Plusieurs versions sur le même thème avec de nombreuses ratures

 

Entrez, entrez Père Noël

Voici les âmes enfantines

Bercer grondeur mais paternel

Entrez, entrez Père Noël.

 

Les coeurs émoi traditionnel

Déjà battent dans les poitrines

Entrez, entrez Père Noël

Bercer des âmes enfantines.

 

Posez ces têtes enfantines

Contre votre sein paternel

 

Entrez, entrez Père Noël

Soulevez votre pèlerine

Où vous cachez l'essentiel

Entrez, entrez Père Noël

Pleins de l'émoi traditionnel

Les coeurs battent dans la poitrine

Entrez, entrez Père Noël

Soulevez votre pèlerine.

 

Entrez, entrez Père Noël

Ornez notre fête enfantine

D'un bon sourire paternel

Entrez, entrez Père Noël

Les plus sages, c'est naturel

Auront les plus belles machines

Entrez, entrez Père Noël

Ornez notre fête enfantine.

 

Vive le bon Père Noël

Sur sa hotte sibylline

Qu'emplit le Père éternel

Vive le bon Père Noël

A nos penchants habituels

Nous saurons mettre une sourdine

Vive le bon Père Noël.

 

Entrez, entrez Père Noël

Bercer des âmes enfantines

Parfois grondeur mais paternel

Entrez, entrez Père Noël

Remplis d'émoi traditionnel

Les coeurs battent dans les poitrines

Entrez, entrez Père Noël

Bercer des âmes enfantines.

 

Entrez, entrez Père Noël

Voyez ces yeux, et cette mine

Qui reflètent un coin du ciel

Entrez, entrez Père Noël

Vers les rêves dans l'irréel

L'esprit impatiemment chemine

Entrez, entrez Père Noël

Voyez ces yeux et cette mine.

 

Entrez, entrez Père Noël

Soulevez votre pèlerine

Qui leur cache l'essentiel

Entrez, entrez Père Noël

Ne dissimulez pas, cruel,

Ce que votre main leur destine

Entrez, entrez Père Noël

Soulevez votre pèlerine.

 

Entrez, entrez Père Noël

Nous donnons la fête enfantine

Vous trouverez le ménestrel

Entrez, entrez Père Noël

 

Guignol sera spirituel

Et nous aurons des ballerines

Entrez, entrez Père Noël

Nous donnons la fête enfantine

Entrez, entrez Père Noël

Pour nos bambins et bambines

Puisque vous arrivez du ciel

Entrez, entrez Père Noël

 

Déjà le désir maternel

D'être bien servi se dessine

Entrez, entrez Père Noël

Pour nos bambins et bambines.

 

 

 

 

 

 

NUIT DE NOCES

Mariage de Louis H. et Marguerite T.

 

La noce est finie et dans la voiture

Les jeunes époux sont silencieux

Ils sont très émus et sur leur figure

Passe je ne sais quel air mystérieux.

 

Petit à petit autour d'une taille

Un bras s'est glissé très innocemment

Et dans un baiser où l'âme défaille

Les nouveaux époux deviennent amants.

 

Devant la maison, voici qu'on s'arrête

L'époux impatient s'est précipité

Las il s'aperçoit que pendant la fête

Il a du logis égaré la clef.

 

Je dois ajouter pour ne rien omettre

Qu'il s'agit ici d'un bel officier

Jeune capitaine et sapeur sans maître

Qui vient le matin de se marier

 

Que faire et comment réparer la faute

A cette heure indue chez un serrurier

On ne trouve que loir et marmotte

N'ayant nulle envie de se réveiller

 

Enfoncer l'huis ! mais le voisinage

Mieux qu'un serrurier se réveillera

Et rapidement de tout ce ramage

Saura la raison et s'en gaussera.

 

Mais sacré mâtin ! dit le capitaine

Il n'est nul besoin de faire du bruit

Attends dix minutes ou quinze ma reine

Un sapin m'emmène et me reconduit !

 

Je vais au quartier où mon ordonnance

A sur lui la clef qui nous fait défaut

Je ne sais vraiment plus à quoi je pense !

- Mais à moi ! chéri. - Je n'y fais qu'un saut.

 

La blanche épousée va chez la concierge

Se mettre à l'abri des indiscrétions

Et la pipelette empressée l'héberge

Et se met en frais de conversation

 

Ah quelle journée ! ma pauvre madame

C'est pas un plaisir de se marier

Et l'on fait pourtant assez de réclame

Pour y convoquer le haut du panier

 

Et c'est pas fini ! Ce n'est rien l'église

Et rien la mairie, le vrai sacrement

Monsieur votre époux, tout ce qu'on en dise

Vous le donnera ! souverainement.

 

La jeune épouse cependant

Ecoutait tout ce bavardage

Abasourdie par ce ramage

Ahurie par tant d'incidents.

 

Le capitaine sans ambages

Avait réveillé cependant

Le corps de garde et le sergent

Qui font un drôle de visage !

 

Il appelle Durand ! Durand !

Avez-vous la clef du ménage ?

J'ai perdu la mienne en dansant !

L'avez-vous ! répondez, j'enrage ?

 

Mon capitaine a l'air pressé

Répond ce bon Durand tranquille

Sans se faire la moindre bile

Mais je n'ai pas sur moi la clé.

 

C'est bien la clé de la maison

Que vous cherchez, mon capitaine,

Ce n'était vraiment la peine

Elle est sous votre paillasson !

 

 

Autre version des trois dernières strophes :

 

L'ordonnance dormant à moitié

Arrive sens dessus dessous

Ne comprenant l'impatience

De notre malheureux époux.

 

As-tu la clé de la maison

Interroge le capitaine

Allons réponds c'est un poison

En dansant j'ai perdu la mienne.

 

La clé de la maison, la clé

Mais je l'ai pas mon capitaine,

Peut-il à peine articuler,

Elle est sous votre paillasson !

 

 

 

 

 

 

LE VOYAGE A LONDRES DU PRESIDENT FALLIERES

Vincent Hyspa

 

Il part pour l'Angleterre

Sur un vaisseau d'Etat

Ca c'est bien téméraire

Ne sait quand reviendra.

 

Sautons, sautons légèrement

Sautons Monsieur le Président.

 

En arrivant à Londres

Il fait un effet boeuf

Il pleut, on le voit fondre

Sous son parapluie neuf.

 

Sautons...etc.

 

A St James on le dépose

St James, murmure-t-il

J'ai déjà bu quelque chose

Qui s'appelait ainsi.

 

A Buckingham Palace

Il n'se tint pas trop mal

Il tint si peu de place

Qu'on pût ouvrir le bal

 

A la duchesse d'Argyle

En faisant vis à vis

Ce colosse aux pieds d'argile

Tout à coup s'aplatit

 

"Ah ! la facheus' rencontre

Vous n'avez rien de cassé -

"Si le verre de ma montre

Je vais vous le montrer.

 

Connaught lui demande à table

Ca se tasse-t-il un peu

Etes-vous confortable

L'appétit va-t-elle mieux ?

 

L'appétit est parfait

Oui Monsieur, comment donc

Monsieur, ah que c'est bête

Rappelez moi donc votre nom.

 

Puis à Connaught qui vide

Son verre on ne peut mieux

Le Conneau des Danaïdes

Serait-il pas de vos aïeux ?

 

Des Iles Britanniques

Il nous rapporta

Que ces mots historiques

Et des maux d'estomac.

 

 

 

 

 

 

LA BELLE EPOQUE

Cinquantenaire de la promo 1900

 

V'là le gars de la Belle Epoque

Conscrit de l'an mille neuf cent

Un lourd demi-siècle en breloque

V'là le gars de la Belle Epoque

C'est moins son printemps que j'évoque

Que son cadre resplendissant.

V'là le gars de la Belle Epoque

Conscrit de l'an mille neuf cent.

 

Chère Liberté que j'invoque

Je t'ai connue adolescent.

En ce présent sombre et baroque

Chère Liberté que j'invoque

Je ne vois plus que ta défroque

Fantôme errant et grimaçant.

Chère Liberté que j'invoque

Je t'ai connue adolescent.

 

Point de candeur, point d'équivoque

Gardons nous; le sol est glissant

Où le malin nous emberloque

Point de candeur, point d'équivoque

Depuis trop longtemps on se moque

Bafouant le simple bon sens

Point de candeur, point d'équivoque

Gardons nous; le sol est glissant.

 

Conscrit de la Nouvelle Epoque

A ton âge on est tout puissant.

Terrasse ce monde loufoque,

Conscrit de la Nouvelle Epoque;

Bannis ce temps où l'on escroque

Les biens comme l'inconscient

Conscrit de la Nouvelle Epoque

A ton âge on est tout puissant.

 

 

 

 

 

 

 

MEDITATION

 

Il me souvient, c'était vers notre soixantaine,

A l'occasion d'un an qui venait de finir,

J'avais confectionné d'une plume incertaine

Quelques couplets vers l'avenir,

Où je disais : savourons des heures qui passent

Ce que sans vanterie on en peut retenir ;

Sans qu'orgueilleux et vains nos désirs nous dépassent

C'est le secret de bien vieillir.

Et vingt ans ont passé ! et c'est peu ce qui reste,

Mais il faut jusqu'au bout profiter de ce peu,

Pourvu qu'on soit prudent, pourvu qu'on soit modeste,

Ne voulant que ce que l'on peut.

Avec moi, vieux amis, comme moi rétrécis,

Conservons inviolés dans notre décadence

Les seuls biens qui jamais ne seront accourcis,

Le SOUVENIR et l'ESPERANCE.